Développer La Compétence Interculturelle Dans La Classe De FLE : Une Approche Par Le Dialogue

Approches interculturelles et dialogue dans l'enseignement du FLE

by Vandana Sharma*,

- Published in Journal of Advances and Scholarly Researches in Allied Education, E-ISSN: 2230-7540

Volume 16, Issue No. 7, May 2019, Pages 38 - 43 (6)

Published by: Ignited Minds Journals


ABSTRACT

La compétence interculturelle fait une partie très importante des cours de FLE. Dans la classe, l’apprenant ayant sa propre culture, doit faire face à une autre culture qui lui est inconnue. Pendant l’apprentissage de la langue et la culture étrangère, l’apprenant développe sa personnalité et soi-même qui donne naissance à une « identité mouvante » comme le soi se démarque toujours par rapport à l’Autre. Dans le contexte des cours de FLE en Inde, cette identité ne peut être appréhendée qu'à travers le dialogue (entre l'enseignant et l'apprenant ou entre les apprenants eux-mêmes). Ces discours peuvent présenter la construction de soi et de l’autre chez l'apprenant et peuvent aider l'enseignant à mettre en place une didactique de la compétence interculturelle. Les recherches récentes dans le domaine du FLE ont également confirmé l'efficacité d'une approche dialogique pour le développement de l'interculturel. Dans cette communication nous essayons de définir cette approche à travers des exemples concrets tirés des cours de BA à EFLU, Hyderabad tout en examinant ses avantages et ses limites.

KEYWORD

compétence interculturelle, classe de FLE, approche dialogique, identité, didactique, langue et culture étrangère, Inde, enseignement-apprentissage, interculturel, dialogue

1. INTRODUCTION

De nos jours la compétence interculturelle est un des objectifs importants des cours de FLE. L‘apprenant n‘arrive pas dans la classe tout seul mais bien évidemment avec un bagage culturel y compris son contexte familial, sa culture vécue, ses repères socio-culturels etc. L‘objectif de l'enseignant est de préparer l‘apprenant à la rencontre d'une culture qui lui est inconnue ou 'étrange'. Peut-on développer la compétence interculturelle chez les étudiants de FLE ? Quel rôle joue-t-elle l‘identité d‘un étudiant dans l‘apprentissage de la langue et culture étrangère ? Est-ce que le dialogue aide à développer cette compétence? Pour trouver ces réponses, j‘ai divisé ma communication en quatre parties 1. La compétence interculturelle en classe 2. Le dialogisme et FLE 3. L‘analyse de donnée concernant le dialogue et interculturel 4. Conclusion

La Compétence Interculturelle Dans La Classe

On ne peut pas nier la corrélation entre la langue et la culture. A chaque moment, l‘une influence l‘autre. Il est donc difficile d‘isoler l‘effet de chacune d‘entre elles sur la performance des élèves. Pour un apprenant, les deux jouent un rôle central dans l‘apprentissage d‘une langue étrangère. Il faut d‘abord savoir ce que c‘est la culture ? Les définitions de la culture sont multiples. Quelques didacticiens l‘appellent comme « la culture cultivée » (Porcher), ou « la culture savante » (Robert Galisson) qui contient des savoirs concernant la littérature, les arts, l‘histoire, etc. et les autres l‘appellent comme « la culture anthropologique » (Porcher), ou la culture partagée, qui contient des manières et des façons de vivre d‘une société ou de la communauté. En ce qui concerne l‘enseignement de la langue étrangère ce dernier tient une place important. D‘après De Carlo, « la culture dans son sens ethnographique est cet ensemble complexe qui comprend la connaissance, les croyances, l‟art, la morale, le droit, les mœurs et toute capacité et habitude acquises par l‟homme comme membre d‟une société » [1]. La culture comprend aussi bien des institutions (l‘art, le droit, etc.) que des comportements (les croyances, les mœurs, etc.). Le mot culture désigne tout ce qui est acquis et créé en société, par opposition à l‘identité

des traditions de son peuple, de sa communauté religieuses ; l‘autre, ‗horizontal‘, lui vient de son époque, de ses contemporains » [2]. La culture est incontestablement, un concept très difficile à saisir. En nous appuyant sur plusieurs approches y compris anthropologique, psychologique, didactique, etc., nous constatons que l‘accent est mis sur les différents aspects de la culture. Nous comprenons la culture comme elle est un ensemble de comportements de quelqu‘un (des gestes, vêtements, attitudes etc.) qui le différencient de quelqu‘un appartenant à un autre groupe social que lui. Bien évidemment, la culture est aussi les significations attribuées à notre comportement, notre façon de vivre etc. La langue est définie comme un fait social ainsi la culture devient une partie intégrante de la langue. Comme le dit Florence Windmuller Apprendre une langue, c‟est apprendre une culture [3]. Ainsi apprendre une langue, c'est apprendre le comportement d'une société donnée et ses coutumes culturelles. Dans la classe de FLE, il faut aborder des aspects culturels de temps en temps car on ne peut pas séparer la langue de la culture. Kramsch dit que si l'on « considère la langue comme une pratique sociale, la culture devient alors l'élément central de l'enseignement des langues [4]. Enseigner une langue étrangère veut dire présenter à l'élève la culture de la langue cible et aussi créer, en même temps, l‘interculturel. L'apprenant avec la compréhension de deux cultures, devient un médiateur entre ces deux cultures. Gohard-Radenkovic (2004) dit qu‘ « une culture n'est pas un objet extérieur, un produit, une réalité en soi. Elle se définit comme un ensemble de significations, formant entre elles un «système» qui se reproduit et reproduit ses constantes et ses différences, assurant ainsi la permanence ou la transformation des modèles, mythes, mots, représentations, attitudes et comportements.»[5]. Cette définition présente le caractère dynamique et multidimensionnel de la culture où la culture évolue et elle n‘a pas de sens restreint. Selon le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECR), l‘enseignement des langues doit permettre de développer les compétences plurilingues et interculturelles des élèves (savoir être, savoir-faire, savoirs, savoir apprendre), essentielles au vivre ensemble, à la cohésion sociale et l‘édification de sociétés pacifiques. Plusieurs enseignants de FLE pensent qu‘il est impossible d‘enseigner la culture et interculturel au niveau débutant car il faut un niveau linguistique l‘interculturel. L‘interculturel comprend le « Savoir », le « savoir-faire « et le « savoir –être ». Hofstede (1994 :293-294) dit que La compétence [interculturelle] constitue un troisième niveau d‟apprentissage et est le résultat de la prise de conscience du fait que l‟on « a reçu une certaine programmation mentale et que d‟autres (…) ont un programme mental différent », de « l‟acquisition de connaissances » sur l‟autre culture et de « la pratique ». La compétence, c‟est de « se débrouiller dans ce nouvel environnement, d‟être capable d‟y résoudre des problèmes » [6]. La compétence interculturelle nous fournit des outils non seulement pour vivre dans une communauté partante mais y survivre. L‘apprenant doit connaître la culture de la langue étrangère qu‘il apprend et en même temps revoir sa propre culture. Cette découverte de sa propre culture et interculturel aide à découvrir sa personnalité vers l‘Autre. Apprendre une langue/culture étrangère, c‘est une remise en question de l‘identité même de l‘apprenant. L‘interculturel renvoie à l‘identité même de l‘individu. L‘usage de la langue n‘est pas fixe, elle continue à s‘évoluer avec les gens d‘un groupe sociale qu‘ils l‘utilisent. Comme la langue n‘est pas fixe, l'identité d‘une personne n‘est pas fixe non plus. C‘est une identité mouvante comme le dit Dervin "faire de l'interculturel en classe de langue... c'est travailler sur les contradictions qui nous touchent tous à travers une identité mouvante ( et non unique ou stable) [7] Le soi se démarque toujours par rapport à l‘Autre. La pièce de théâtre « Huis-clos » de Jean Paul Sartre, nous montre que l‘homme ne se connaît lui-même que grâce à l‘existence des autres. C‘est l‘Autre qui contribue à la formation de cette identité. Sachons que sans l'existence des Autres, nous ne pouvons pas prendre conscience de notre propre identité et de notre propre culture. Pendant toute la vie, nous rencontrons de nouveaux gens, nous visitons de nouveaux endroits, nous lisons de nouveaux livres. Chaque interaction avec le monde extérieure, chaque expérience repositionne le sujet, redéfinit son rôle, modifie son identité. L‘autre travaille comme le miroir qui nous montre qui nous sommes. La didactique du FLE s‘efforce de préparer l‘apprenant à des interactions multiples et à prendre conscience de l‘existence des autres groupes sociaux et des autres cultures en mettant l‘emphase sur des compétences interculturelles chez l‘apprenant. Le dialogue devient un élément important de ce processus. C‘est un dialogue

2. LE DIALOGISME ET FLE

Le mot « dialogisme » veut dire l‘art du dialogue ou bien de la conversation. Cet art nous aide à savoir mener une discussion. En plus, Mikhaïl Bakhtine qui a développé ce concept, présente le dialogisme comme l‘interaction qui se constitue entre le discours du narrateur principal et les discours des autres personnages ou entre deux discours internes d'un personnage. Le dialogue peut aider l‘apprenant à mieux comprendre la culture étrangère. Le dialogue sert aussi à développer des compétences personnelles et sociales comme l‘empathie, la négociation, le développement des relations avec l‘autre. Bakhtine (1986) explique que « We raise new questions for a foreign culture, ones that it did not raise itself; we seek answer to our own questions in it; and the foreign culture responds to us by revealing to us its new aspects and new semantic depth. [ ... J Such a dialogic encounter of two cultures does not result in merging or mixing. Each retains its own unity and open totality, but they are mutually enriched.” [8]. Il s‘agit d‘aller au-delà des stéréotypes pour réaliser des activités communes et en même temps, prendre conscience des similitudes et différences entre les langues et cultures de la communauté. Ces « compétences » ne peuvent pas être développées par une simple transmission de faits culturels. Il faut que l‘apprenant s‘explique, négocie, nuance et complète ses opinions, ce qui n‘est possible qu‘à travers le dialogue. La relation entre le prof et les apprenants s‘établit grâce aux dialogues entre eux.

Il y faut un échange des idées, donc il faut une interaction entre le prof et les étudiants et aussi entre les étudiants. Black and Wiliam (1998) constatent que

“The dialogue between pupils and a teacher should be thoughtful, reflective, focused to evoke and explore understanding, and conducted so that all pupils have an opportunity to think and to express their ideas.‖ [9].

Selon le dictionnaire de linguistique, l‘interaction dans l‘enseignement c‘est « l‟échange verbal entre un sujet parlant qui produit un énoncé destiné à un autre sujet parlant et un interlocuteur dont il sollicite l‟écoute et /ou réponse explicite ou implicite »[10]. Les enseignants doivent promouvoir l'interaction avec et entre des apprenants afin de les aider à réussir non seulement dans le contexte de la classe mais aussi s‘évoluer dans la société. Sandra Racionero et Rosa Valls affirment que place within them, emphasizing the egalitarian and the communitarian, in a series of actions in which education is not restricted to the teacher–student relationship but, instead, includes the entire social context in a global and unified activity.‖ [11] L'interaction ne favorise pas seulement le développement du langage, mais elle favorise également le développement de compétences sociales (par exemple, la politesse, le respect des autres) que les gens doivent opérer avec succès dans n'importe quelle culture. Selon Freire,“without dialogue there is no communication, and without communication there can be no true education” [12]. Le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (CECRL) a expliqué qu'une telle interaction soit selon les types de communication interactive ou selon les rôles dans lesquels l‘apprenant sera amené pour le faire avec la possibilité et le plaisir d‘utiliser la langue non seulement pour apprendre mais dans toutes ses dimensions notamment la promotion du plurilinguisme en réponse à la diversité linguistique et culturelle mondiale.

3. L’ANALYSE DE DONNEE

Dans cette communication, nous voudrions démontrer l‘importance du dialogue dans les cours de FLE. Nous avons observé le cours de BA French 1ère année (2ème semestre) à l'Université d‘ English and Foreign Languages University (EFLU), Hyderabad pour la période de 6 semaines. Nos remarques sont basées sur une observation de cette classe. Il y avait 20 étudiants y compris 18 indiens de différentes régions de l‘Inde (du Kerela, du Bihar, du Rajasthan, du Telangana etc.), une étudiante de Chine et un étudiant de Bangladesh. Cette classe représente déjà plusieurs nationalités ensemble. Comme la méthode de français, ils utilisaient « Alter ego 1 + ». Trois professeurs enseignaient trois compétences différentes de français langue étrangère (l‘expression écrite, l‘expression orale et la grammaire).

3.1 Exemples des dialogues dans la classe

Les actes d‘enseigner et d‘apprendre impliquent un ensemble d‘interactions continuelles entre enseignants et apprenants. Le dialogue entre le professeur et des étudiants est fondamental dans la classe de FLE. Dans ce groupe observé, chaque professeur assurait l'apprentissage de la langue française et de la culture francophone et ils donnaient l'emphase à l‘interculturelle aussi. Il est notable que cette rencontre de plusieurs cultures a permis aux apprenants de s‘ouvrir à l‘Autre. Pour aborder quelques aspects de la compétence interculturelle, les professeurs ont utilisé quelques

3.1.1 “Réfléchir-Partager-Discuter” (THINK -PAIR -SHARE) :

Alter Ego 1 « Dossier 7 », Thème : « La semaine du goût » « La dégustation du vin » Objectifs communicatifs et savoir-faire : Parler de ses goûts et de sa consommation alimentaires Dialogue :

Le prof : Connaissez- vous que la France est connue pour les vins. Les étudiants : Oui monsieur. Le prof : Nommez quelques Vins français. Les étudiants : Le bordeaux, le bourgogne ….. Le prof : Très bien, on peut acheter ces vins en Inde ? Les étudiants : Oui monsieur / non monsieur. (réponses mixtes) c‟est rare de trouver un bon vin en Inde. Mais il existe des vins indiens comme Saula…. Etc. Le prof : Ok. Vous buvez du vin ? Les étudiants : Non. C‟est interdit chez nous. Le prof : Qu‟est-ce que vous comprenez par la dégustation du vin ? Réfléchissez seul. Et puis travaillez en groupe de deux. Partagez vos idées avec votre partenaire.

(les étudiants travaillent en deux et discutent leurs idées, perceptions etc.)

Le prof (après 10 minutes) : J‟espère que c‟est fini. Maintenant chaque groupe va partager ses idées devant la classe et puis on discute ensemble.

En employant la méthode ―Réfléchir-Partager-Discuter‖ le professeur profite des avantages de la connaissance (pré acquise) de la culture propre des étudiants. Par exemple un des professeurs a utilisé cette stratégie. Il faisait le sujet comme ―la dégustation du vin‖. Il a demandé aux étudiants de travailler seuls (pour réfléchir) une minute, puis il leur a demandé de travailler en groupe de deux (partager ses idées avec son partenaire) et puis de travailler en grand groupe (de discuter ensemble). deux élèves en indiquant son importance dans la société, l‘usage, les avantages, des avantages en vue de convaincre à leurs partenaires pour avoir un point de vue similaire et le présenter devant la classe leur points de vues et enfin la discussion dans la classe entière. On constate qu‘il existe plusieurs raison pour faire ce type d‘activité dans la classe, premièrement cette activité a pour but de voir la compréhension d‘un des aspects culturels de la France qui n‘est pas très commun en Asie. Deuxièmement de voir s‘il existe des stéréotypes vers les Français et leurs habitudes. Troisièmement, de voir si les étudiants arrivent avec leur propre compréhension de cette habitude française et ils arrivent à se placer comme un Français et ainsi de suite. Une négociation des idées les permet de surpasser des stéréotypes. On a aussi noté qu‘une recherche sur leur propre culture les amènent vers une réflexion pour surmonter des jugements de l‘autre culture et donne la place à l‘interculturel. Ainsi le dialogue joue son rôle dans la compréhension de la culture de l‘autre et sa propre culture.

3.1.2 Comparer :

Avec des activités de comparaison entre la culture de la langue cible et la culture de l‘apprenant, les professeurs amènent les apprenants à revoir leur propre culture. On note que les contenus culturels ne sont pas exposés, mais abordés de façon la plus active possible. Ainsi la différence culturelle est abordée par une approche comparative. Cette comparaison entre les deux cultures peut mettre les étudiants à l‘aise comme il s‘agit de la différence et similitude en même temps. Ils peuvent comprendre mieux en comparant et en permettant aux apprenants de s'approprier des éléments de cultures différentes. Exemple 1. Le thème: ―une semaine de goût‖ Le prof : En Inde/ au Bangladesh/ en Chine, est ce qu‟il existe des journées de goût? Etudiant (de Hyderabad): Non monsieur, ce n‟est pas de chez nous mais à Hyderabad, dans l‟hôtel de « Paradise », il existe une semaine de « kabab ». Mais c‟est seulement pour les gens qui fréquentent cet hôtel pour le déjeuner ou le diner etc.

Etudiante de Chine : Non, en Chine, ce n‟existe pas mais en 2003, il y a avait une initiation par le

aux jeunes à la crèche.

Le prof : Très bien. Et vous voulez assister à une semaine de goût si vous êtes en France ? Les étudiants : oui, bien sûr.

Annemarie Dinvaut dans son article « Prendre langue, prendre culture. Comprendre une culture-langue par l'action » disponible sur l‘internet « https://journals.openedition.org/trema/3243?lang=en », montre l‘importance accordée au professeur et son rôle dans l‘apprentissage de la langue étrangère et la culture étrangère.

« Pour participer de la capacité à rencontrer l'altérité, le débat ne doit pas exposer les savoirs de chacun, mais amener à réfléchir sur l'expérience et sur soi-même : analyser son expérience, faire la part de l'implicite et de l'explicite, du ressenti et du réel, interroger ses propres étonnements et ses résistances, s'obstiner à considérer l'incertitude et le tâtonnement comme plus fructueux que les pseudo-vérités assénées. L'enseignant est alors moins celui qui dispense des savoirs que celui qui met en place des situations génératrices de questionnements et d'apprentissages » [13].

Le prof peut aisément introduire les aspects culturels de la langue cible en comparant avec la culture des apprenants. Il joue un rôle de médiateur entre deux cultures comme les savoirs culturels associés aux langues-cibles sont souvent transmis par le professeur. 3.1.3 Expliquer : Quelque fois, les étudiants découvrent un fait culturel qui n'appartient pas à leur vécu et ils trouvent difficile à croire ou l‘accepter. On observe que pour faire comprendre ces aspects inconnus ou étranges, le prof doit expliquer certains aspects culturels explicitement. Ici, il s‘agit de passer le savoir aux étudiants. Exemple 1: Thème: le repas en France Le prof: Chez vous, mangez-vous de la soupe au dîner? Un étudiant : Monsieur, on mange de la soupe ou on boit de la soupe ? Le prof : On mange sa soupe parce que c‟est un plat et non une boisson.

Le prof répète sa question : Chez vous, mangez-vous de la soupe au dîner?

3.1.4 Métalangue pour donner des équivalences

Exemple 1. Thème: système scolaire en France Explication: le collège, ce n‟est pas comme en Inde “highschool” Exemple 2. Thème: moyen de transport Le prof: le car, ce n‟est pas le car comme en Inde. c‟est un autobus. Exemple 3. Thème: le repas français

Le prof: En France, on mange du pain. Mais il n‟a pas d'équivalence de “puri” ou de “chapatti”

Le professeur donne un équivalent d‘un aspect culturel et quelquefois il doit aller plus loin dans ses explications pour leur faire comprendre la partie culturelle et interculturelle. Comme le dit Louis Porcher « On ne reçoit pas l‟interculturel tout fait, on le fabrique » [14]. Par le biais de ces exemples, on peut développer la compétence interculturelle. On peut aussi ajouter des jeux de rôles et des débats qui favorisent l‘interculturel dans la classe.

4. CONCLUSION

Pour conclure, on cite Freire, qui dit que « people are dialogic by nature, and tend toward dialogue and relating with others» [15]. On peut dire que même si on parle du débat, de la conversation, de la discussion etc., il est primordial de dialoguer dans la classe. En dialoguant avec les étudiants, on leur permettra d'exprimer et d'explorer leurs bagages culturels pendant qu'ils sont en classe. En offrant aux élèves de nombreuses occasions de contribuer à des discussions stimulantes sur le contenu culturel, on augmente leur participation et leur volonté de présenter leurs idées sur des sujets culturel et interculturel. Dans ce type d'environnement, les élèves apprennent à négocier le sens en se basant leur propre vécu et leur propre expérience. Cette participation à la pratique de l‘interculturel aide les apprenants à comprendre mieux l‘autre et en même temps eux-mêmes. Par le biais de cet échange interculturel leur identité ne reste pas restreinte, elle s‘évolue.

2. Maalouf, A., « Les Identités meurtrières », Paris, Grasset, (1998), p. 137. 3. Florence Windmuller, «Apprendre une langue, c‘est apprendre une culture.» Leurre ou réalité ? (2015) p.1. 4. Kramsch (1993). p.8. cité dans Anne- Brit Fenner et al p.122. 5. Gohard-Radenkovic (2004), p. 106. 6. Hofstede (1994), p.293-294. 7. Dervin, Synergie Roumanie, numero 4, (2009) p.165-178. 8. Bakhtine, (1986), p. 7. 9. Black and Wiliam (1998) p.144. 10. Dubois J. (1973). Dictionnaire de linguistique, Paris, Lib. Larousse, p.80. 11. Sandra Racionero et Rosa Valls, Dialogic Learning: A Communicative Approach to Teaching and Learning, p. 551. 12. Freire (1970). Pedagogy of the Oppressed, p. 74. 13. Annemarie Dinvaut (2014). « Prendre langue, prendre culture. Comprendre une culture-langue par l'action » p. 128-137. 14. Porcher (1988) p.49. 15. Freire, Pedagogy of the Oppressed , (1970) p.69.

BIBLIOGRAPHIE

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Corresponding Author Vandana Sharma*

French and Francophone Studies, English and Foreign Languages University, Hyderabad, India vandanasharma27@hotmail.com